Occupations quotidiennes et pratiques du corps

dans les biographies néoplatoniciennes

Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’École Pratique des Hautes Études, Discipline Philosophie

Présentée et soutenue par Maël Goarzin, le 11 décembre 2021

 

Sous la direction de : Philippe Hoffmann, Directeur d’études, Ecole Pratique des Hautes Etudes; Mme Alexandrine Schniewind, Professeur ordinaire, Université de Lausanne

Membres du jury : Dominic O’Meara, Professeur ordinaire émérite, Université de Fribourg; Xavier Pavie, Professeur enseignant, Essec Business School;  Constantin Macris, Chargé de recherche, CNRS (CR1); Philippe Hoffmann, Directeur d’études, Ecole Pratique des Hautes Etudes; Alexandrine Schniewind, Professeur ordinaire, Université de Lausanne

Description

Ce travail a pour but de montrer la dimension pratique du mode de vie philosophique défendu par les auteurs néoplatoniciens de l’Antiquité tardive à partir des textes biographiques de Porphyre (Vie de Plotin), Jamblique (Sur le mode de vie pythagoricien), Eunape de Sardes (Vies de philosophes et de sophistes), Marinus (Proclus ou sur le bonheur) et Damascius (Histoire philosophique). Dans l’histoire de la philosophie grecque, le néoplatonisme peut être considéré comme l’apogée de la construction théorique ou dogmatique. Mais la philosophie néoplatonicienne est aussi un mode de vie qui se concrétise, jour après jour, par un certain nombre d’occupations (epitêdeumata) liées à l’ascension et à la divinisation de l’âme d’une part, et aux nécessités de la vie de l’âme incarnée, située dans le monde sensible, d’autre part. L’usage du terme epitêdeumata dans l’histoire de la pensée antique permet de montrer l’importance des occupations quotidiennes dans la mise en œuvre du mode de vie philosophique. En outre, l’étude des occupations quotidiennes des philosophes néoplatoniciensrend particulièrement visible la dimension pratique de la philosophie antique et du néoplatonisme considéré comme mode de vie.

Les textes biographiques néoplatoniciens, par leur fonction d’exemplum et leur dimension parénétique, permettent de reconstituer de manière concrète le mode de vie idéal des philosophes néoplatoniciens et les différentes occupations (epitêdeumata) qui rythment leur vie quotidienne. Ils permettent de présenter aux lecteurs la figure idéale du sage d’une part, et de persuader le lecteur d’imiter le mode de vie présenté d’autre part, à partir d’un ou plusieurs exemples de concrétisation de ce modèle, montrant ainsi la mise en pratique du discours philosophique dans la vie quotidienne des philosophes.

L’étude des occupations quotidiennes des philosophes néoplatoniciens montre également que leur mode de vie n’est pas seulement tourné vers l’intelligible, la fuite du corps et du monde sensible, mais qu’il y a bien une prise en compte de la place du philosophe ici-bas. Plus particulièrement, les pratiques du corps sont un exemple frappant de cet intérêt des philosophes néoplatoniciens pour la vie quotidienne. Elles montrent clairement l’inscription des philosophes néoplatoniciens dans le monde sensible, et la double orientation du sage vers le monde sensible et le monde intelligible. Les occupations du philosophe liées au corps sont à la fois le témoignage de son inscription dans la vie quotidienne (en tant qu’âme incarnée, le philosophe doit prendre soin de son corps), le moyen de se détacher du monde sensible (la divinisation de l’âme du philosophe passe par la pratique ou la contemplation des belles occupations), et le reflet de la condition du philosophe (lorsqu’il est tourné vers le divin, les occupations du philosophe manifestent l’état de son âme).

Notre travail propose ainsi un parcours allant du général au particulier, de la place des occupations (epitêdeumata) dans le mode de vie philosophique à la place des pratiques du corps dans le mode de vie néoplatonicien, en passant par la dimension pratique du mode de vie néoplatonicien visible dans les récits de vies exemplaires de notre corpus. En resserrant progressivement notre objet d’études, nous souhaitons apporter notre contribution à l’étude de la philosophie antique comme manière de vivre (chapitre 1), à l’étude du néoplatonisme comme mode de vie (chapitre 2) et à l’étude du mode de vie néoplatonicien idéal (chapitre 3). En outre, chaque chapitre, à partir d’une perspective légèrement différente, contribue à montrer la dimension pratique du mode de vie néoplatonicien idéal et l’attention accordée par les philosophes néoplatoniciens aux réalités du monde sensible et à la vie quotidienne, objectif principal de ce travail.

(Texte de l’auteur) 

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https://biospraktikos.hypotheses.org/5711

Théurgie et métaphysique chez Jamblique

L’expérience du sacré et du divin à l’épreuve de la raison

 

Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’Université Sorbonne Université, Discipline Philosophie

Présentée et soutenue par Andreea-Maria Lemnaru, le 9 décembre 2021

 

Sous la direction de : Jean-Baptiste Gourinat – Directeur de recherche, Sorbonne Université-CNRS et Philippe Hoffmann – Directeur d’études, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Vème section (co-directeur)

Membres du jury : Anca Vasiliu, Directrice de recherche, Sorbonne-CNRS ; Douglas Hedley, Professeur, Université de Cambridge; Jérôme Laurent, Professeur, Université de Caen; Mark Edwards, Professeur, Université d’Oxford

Description

La présente thèse de doctorat porte sur l’articulation entre pensée philosophique et théurgie chez Jamblique, néoplatonicien de l’Antiquité tardive. Il s’agit plus particulièrement de nous intéresser à son œuvre De Mysteriis, initialement intitulé La Réponse à Porphyre puisqu’il s’agit d’un échange entre les deux penseurs. Le traité est daté par Saffrey entre 301 et 305 de notre ère. Né entre 240 et 245 à Chalcis ad Belum (l’actuelle Quinneserin, près d’Alep) tandis que l’Empire romain est dans la tourmente politique, vingt ans après la fin du court règne de son ancêtre Héliogabale (qui se faisait appeler Marcus Aurelius Antoninus), Jamblique appartient à la dynastie syrienne des Sampsigéramides qui règne alors sur le territoire d’Emèse (l’actuelle Homs) et fournit deux empereurs à Rome. La postérité intellectuelle et spirituelle de Jamblique est exceptionnelle, et ne manquerait pas de ravir l’adepte de la tradition qu’il était. Sa pensée survit en effet dans le soufisme zoroastrien de Sohravardî (également d’origine syrienne), l’Islam ésotérique d’Ibn Arabi et la Kabbale juive. Jamblique influença également les plus grands penseurs de la Renaissance : Gémiste Pléthon, Cornelius Agrippa, jusqu’aux néoplatoniciens médicéens. Marsile Ficin traduisit le De Mysteriis et les Hermetica philosophiques.

(Texte de l’autrice) 

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 Position thèse théurgie LEMNARU

Soutenance de thèse d’ Izabela Jurasz intitulée : Plotin, les gnostiques et les chrétiens. Un débat autour du concept de principe premier.

Le samedi 25 novembre à 14h, Maison de la Recherche.

 

Pour une lecture de sa position de thèse : JURASZ_Izabela_2017_Position de thèse

 

Ὁ ἐν οὐρανῷ ᾍδης

La naissance du Purgatoire dans l’Antiquité

Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’École Pratique des Hautes Études, Mention Réligions et Systèmes de Pensée

Présentée et soutenue par Adrian Mihai, le 2 juillet 2021

Sous la direction de : Pierre Bonnechere (UdM) et Philippe Hoffmann (EPHE)

Membres du jury : Mauro Bonazzi, professeur à l’Università degli studi di Milano (Italie) ; Pierre Bonnechere, professeur à l’Université de Montréal (Canada) ; Jean-Daniel Dubois, directeur d’études, EPHE ; Philippe Hoffmann, directeur d’études, EPHE ; Jean-Michel Roessli, professeur à Concordia University (Canada).

Description

L’objectif de sa thèse a été de montrer que l’Hadès ouranien, comme un des lieux de l’au-delà, durant la période hellénistique et romaine, était surtout un lieu purgatoire, et n’a aucun rapport avec le soi-disant « Enfer céleste » duquel les spécialistes nous parlent depuis presqu’un siècle. Sa thèse, structurée en quatre parties, présente deux parties qui nous intéressent particulièrement : la troisième partie, consacrée à la doctrine du Purgatoire selon Cicéron et Virgile et chez leurs interprètes néoplatoniciens, ainsi que dans l’hermétisme et le gnosticisme ; et la quatrième partie, où il est abordé la doctrine du Purgatoire dans le Oracles chaldaïques et dans les écrits de Proclus, particulièrement dans son Commentaire sur la République de Platon.

(Texte de l’auteur) 

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 Position_de_thèse_Mihai